PENSÉES SUR LES POISSONS —Libérer les vies emprisonnées dans la forme

Le signe des Poissons, dernière étape du passage du Soleil dans le zodiaque, est un point de synthèse et d'aboutissement, mais aussi de dualité. Son symbole♓est constitué de deux poissons reliés entre eux, l'un représentant l'âme et l'autre la personnalité, liés par le cycle de la manifestation. "Telle est l'histoire culminante des Poissons", écrit Alice Bailey. "L'âme renonce à la vie et à la lumière de la Monade, sa source, et descend dans l'océan de la matière ", nous dit-on, à des fins de rédemption, "afin de racheter la matière et d'élever les vies par lesquelles elle est informée ".

Poissons

Les Poissons sont donc souvent un signe d'inhibition et d'entraves, car l'enseignement ésotérique nous dit que le principe de limitation régit le processus de prise de forme de toutes les vies incarnées. Une autre grande loi spirituelle qui régit le processus de prise de forme est la loi du sacrifice, qui s'applique à toute la création. Toutes les vies qui se manifestent dans la forme sont appelées, dans les écrits d'Alice Bailey, "prisonniers de la planète", depuis les vies atomiques les plus minuscules jusqu'à la déité enveloppante d'une planète. Lorsque les deux aspects de l'esprit et de la matière sont réunis, la matière est dynamisée par son contact avec l'esprit, et l'esprit est en mesure d'améliorer sa vibration grâce à l'expérience de la matière.  Cela produit un troisième aspect appelé l'âme, par lequel l'esprit développe une sensibilité et une capacité de réponse. C'est ainsi que les mondes se manifestent, traversent les cycles auxquels ils sont destinés et disparaissent apparemment par la mort, le tout en obéissant à la loi divine.

"Certaines vies sont prisonnières et le savent. D'autres sont prisonnières et ne le savent pas.  La clé de la souffrance se trouve ici même, dans le domaine de l'esprit", écrit Alice Bailey.  Il s'agit d'une expérience unique au règne humain, mais elle détient également la clé d'une nouvelle compréhension de la mort "en dévoilant la signification, l'activité et la beauté de la mort et de l'œuvre du destructeur". À la fin d'une époque et à l'aube d'un nouveau cycle, ces idées sont particulièrement pertinentes pour la nature des temps présents. L'œuvre du destructeur peut être perçue de multiples façons, et elle peut générer un profond sentiment de perte sans la perspective que donne l'enseignement ésotérique sur le but de l'expérience humaine dans la forme. L'homme, nous dit-on, constitue un "point médian" dans la conscience du Créateur. L'humanité est essentiellement le cerveau de la Déité planétaire, la multitude d'êtres humains en incarnation constituant les cellules du cerveau. De nombreuses cellules sont encore en sommeil, mais beaucoup d'autres s'éveillent aux responsabilités et aux possibilités de l'ère à venir, et elles peuvent fournir un service vital.

Le rôle de l'humanité est de servir de pont entre le monde de l'esprit et le monde des formes matérielles, car "tous les degrés de la matière se rencontrent dans l'homme, et tous les états de conscience lui sont possibles", un destin rendu possible par le développement de l'intuition grâce à la méditation. Les chercheurs spirituels – aspirants et disciples – représentent ces cellules cérébrales en éveil qui peuvent être entraînées à développer la quiétude nécessaire à la réceptivité au plan divin. La méditation permet de développer l'attention et le calme mental, ce qui conduit d'abord à un sens croissant du but de l'âme, puis à la participation à la tâche collective d'enregistrer le but planétaire. À ce stade, un vaste champ de service devient possible : apporter la révélation de la réalité aux membres de l'humanité qui s'interrogent et sont déconcertés, et qui n'ont toujours pas la vision d'une libération de la prison de la forme.

Ce rôle sous-tend la signification de la note clé des Poissons : "Je quitte la Maison du Père, et en revenant je sauve". Toutes les âmes humaines se soumettent au principe de limitation lorsqu'elles s'incarnent, un choix volontaire de l'âme mais dont la plupart ne se souviennent pas lorsqu'elles sont emprisonnées dans la forme. À chaque stade de la conscience, le champ de conscience dans ses limites constitue une prison, et l'objectif de tout travail de libération, nous dit-on, est de libérer la conscience et d'élargir son champ de contacts. Là où il y a des limites à l'identification avec les vies environnantes ("mon peuple, ma tribu, ma classe, ma race, mon espèce", etc.), le rayon de contact est limité. Cependant, tout être humain qui parvient à franchir ces limites devient un centre conscient de force vitale, et ce sans effort, écrit Alice Bailey. "Il stimulera, énergisera et vivifiera toutes les vies qu'il contactera, qu'il s'agisse de ses compagnons aspirants, d'un animal ou d'une fleur. Il agira comme un transmetteur de lumière dans l'obscurité, dissipera le mirage environnant, et laissera entrer la radiance de la réalité".  Cette capacité de servir est accessible à tous ceux qui en font l'effort.

Merci à Nathalie Adjemian