PENSÉES SUR LES GÉMEAUX – Deux sont les moitiés d'un seul

Chaque mois, au moment de la pleine lune, lorsque le Soleil et la Terre sont alignés ouvertement et sans entrave, de puissantes énergies spirituelles se déversent sur notre planète et peuvent être dirigées par la méditation de groupe. Depuis les temps les plus reculés, les êtres humains ont senti que ces énergies et ces forces émanent de sources qui expriment une unité omniprésente, une synthèse sous-jacente de relations interdépendantes. L'astrologie ésotérique, l'astrologie de l'âme, interprète les signes du zodiaque comme la vie et l'expression de ces énergies et de ces forces qui jouent sur notre planète et manifestent leurs effets sur le monde des formes, selon Alice Bailey.

Signe des Gémeaux

Les Gémeaux jouent un rôle crucial dans la réalisation de cet objectif.  Comme l'indiquent les deux piliers de son symbole, les Gémeaux sont le principal signe de dualité du zodiaque.  La dualité semble être une création de l'esprit inférieur, concret, avec son besoin de discerner, de discriminer et de déchiffrer.  Cependant, la résolution des paires d'opposés n'exige pas que nous choisissions l'une plutôt que l'autre; les juxtapositions que l'esprit inférieur pourrait considérer comme contradictoires peuvent être résolues en leur unité essentielle par l'esprit supérieur.  Comme l'a écrit le poète Kabir, qui était considéré à la fois comme un saint soufi et brahmanique et qui s'inspirait à la fois des traditions hindoues et islamiques, "Ne voyez qu'Un en toutes choses ; c'est le second qui vous égare".  Ou, comme l'a dit le poète E.E. Cummings, "One's not half two. it's two are halves of one" (Un n'est pas la moitié de deux. C'est deux sont les moitiés d'un).  L'unité ne signifie pas un tout amorphe, mais plutôt une synthèse à multiples facettes qui incorpore et résout une multitude d'attributs en un seul.

Nulle part ailleurs la nature ne fait preuve d'une "multitude d'attributs" autant que dans le règne humain. Les Gémeaux confèrent le sentiment d'être à la fois humain et divin, une conscience dont le Bouddha et le Christ sont l'incarnation. Nous pouvons imaginer ces grands Avatars regardant, sans sourciller, les profondeurs de la condition humaine, sans reculer car ils comprenaient toute la gamme de l'expérience humaine. C'est peut-être la raison pour laquelle le Christ a embrassé ceux qui avaient été le plus malmenés par la vie.  Il a déclaré : "Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux leur appartient" ; "Heureux les humbles, car ils hériteront de la Terre". Ce sont des conditions qui peuvent ébranler les fondations sur lesquelles l'être humain s'est appuyé et éveiller un sentiment de dualité entre la vie telle qu'elle est et la vie telle qu'elle est censée être. La forme à travers laquelle cette vie s'exprime, la personnalité, est d'une importance secondaire, nous dit-on, et pourtant elle est le point central et, depuis des lustres, le centre de l'identité.  Le sens de la dualité – du moi et du Soi – apparaît paradoxalement avec l'intégration, car la fusion progressive des deux moi accentue leur polarité. "La tragédie, le problème et la gloire de l'homme sont qu'il peut s'identifier aux deux aspects - la forme et la vie - créant ainsi un champ de bataille", selon les écrits d'Alice Bailey. "En prenant conscience de l'attraction des opposés, tout le problème de la douleur et de la souffrance est centré", écrit-elle.  Il n'y a peut-être pas de meilleure expression de ce conflit que le cri plaintif de l'apôtre Paul, qui déclarait : "Car le bien que je veux, je ne le fais pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais".  (Romains VII : 19)

"En commençant par la conscience ordinaire de la vie quotidienne, nous devons progresser, pas à pas, vers la réalisation de nous-mêmes comme la Divinité même du Suprême", a écrit le théosophe Charles Johnston. "Nous ne devenons pas cela ; par étapes progressives, nous réalisons que nous sommes déjà cela". En d'autres termes, nous nous éveillons à ce que nous sommes déjà, en essence mais non en forme ultime.  "J'ai dit que vous étiez des dieux", a déclaré le Christ, faisant écho aux Psaumes. L'enseignement ésotérique reconnaît qu'il s'agit là d'un effet de l'éveil de la conscience de l'âme, d'une prise de conscience croissante exprimée dans la note clé des Gémeaux : Je reconnais mon autre moi et, dans le déclin de ce moi, je croîs et luis.

Il est intéressant de noter que la base de cette reconnaissance est préparée par la "petite note" (de la personnalité) : Laissez l'instabilité faire son travail. C'est une aspiration fondamentale de l'homme que de rechercher la stabilité, mais parfois le bouleversement de ses fondations peut offrir la plus grande opportunité spirituelle. En cette période de transition, alors qu'il semble que l'humanité soit ébranlée dans ses fondements, un aspect positif peut être perçu dans la perturbation. La polarisation extrême qui révèle les clivages existants peut conduire à deux résultats : elle peut forcer les êtres humains à choisir une polarité plutôt qu'une autre, ou elle peut les inciter à rechercher une solution à un niveau supérieur et unificateur qui n'était pas reconnaissable auparavant. La prise de conscience que "deux sont les moitiés d'un" est la voie de l'émergence de la polarisation et de la résolution de tous les conflits. C'est l'opportunité spirituelle de l'époque actuelle.