L'enseignement ésotérique considère l'étude de l'astrologie comme une représentation de la croissance de la conscience menant à la reconnaissance des relations. Dans ce développement progressif, le Cancer est l'un des deux portails ou portes. Par cette porte, les âmes entrent dans la manifestation extérieure, dans la forme. En raison de sa forte affiliation aux formes, le Cancer est parfois appelé la mère des formes, ce qui semble approprié car le mot latin mater est la racine de "mère" et de "matière". L'autre porte, le Capricorne, est alliée à la polarité opposée, le père ou l'esprit. Selon l'enseignement ésotérique d'Alice Bailey, "l'homme est le produit du rapprochement (actuellement imparfait) des deux pôles de l'Esprit (le Père céleste) et de la matière (la Mère). Le résultat de cette union est un Fils de Dieu individualisé, ou unité du Soi divin. Il est la gaine de la vie de Dieu" (1), écrit-elle. Ce destin est à la base de la note clé du Cancer : Je bâtis une maison illuminée et l'habite.
La réalisation de cet objectif commence par la manifestation dans le Cancer, "la porte grande ouverte", selon les mots d'Alice Bailey, mais elle ne marque que le début d'un voyage évolutif long et ardu : une porte "large et facile à franchir, mais qui mène au lieu de la mort et à l'emprisonnement qui précède la révolte finale". C'est pourquoi la réincarnation est si profondément ancrée dans l'expérience du Cancer, car l'éveil de la conscience ne se produit qu'à travers des expériences répétées et le développement du sens de la relation. En termes humains, cette reconnaissance de la relation commence par la conscience de masse ou de troupeau et progresse vers la conscience de soi avant de s'éveiller à la conscience de groupe. D'une manière générale, on nous dit que les êtres humains se trouvent aujourd'hui à mi-chemin entre la conscience de masse et la conscience de groupe, une minorité s'éveillant aux relations de groupe tandis que la majorité émerge de la conscience de masse ou de troupeau pour devenir des individus conscients d'eux-mêmes. Pour comprendre la distinction entre la conscience de masse et la conscience de groupe, l'image d'un cercle offre quelques pistes de réflexion. L'état de conscience forme-t-il un circuit fermé – une capsule fermée d'identité et d'identification partagées au-delà de laquelle il n'y a que "l'autre", ou bien la conscience exprime-t-elle un cercle de relations dont la circonférence s'élargit régulièrement en arcs de plus en plus larges ? Pense-t-on à "mon peuple" en termes tribaux, raciaux, religieux ou politiques, qui concernent tous la similitude au niveau de la forme, ou la conscience s'éveille-t-elle régulièrement à un sens de la communauté de plus en plus inclusif ? Il existe de nombreux stades de conscience qui vont de la masse à l'identité individuelle, puis au groupe, et la compréhension de cette diversité de conscience nous éclaire sur l'état actuel de la lutte mondiale.
Le Cancer est la constellation qui symbolise la volonté de la masse, selon les écrits d'Alice Bailey. La démocratie est un terrain d'essai fertile pour mesurer la progression de la conscience de masse vers la conscience de groupe, et l'année 2024, où près de la moitié de la population mondiale participe aux élections, donne un aperçu de la progression de la conscience de masse vers la conscience de groupe. "De l'opinion publique (qui est l'expression focalisée de la croissance de la conscience de masse) émergera la volonté-de-bien de masse inhérente à chaque individu", a écrit Alice Bailey ; "pour cela, l'humanité doit travailler et attendre". L'enseignement ésotérique nous rappelle que nous devons maintenir "une foi certaine et vivante en l'humanité dans son ensemble. Il ne doit y avoir aucun pessimisme quant à l'avenir de l'humanité, ni aucune angoisse en voyant l'ordre ancien disparaître. Le bon, le vrai et le beau sont en route ; le genre humain en est responsable, et non quelque intervention divine extérieure" (2). Avec cette assurance à l'esprit, travaillons en méditation de groupe.
1 : Extériorisation de la Hiérarchie, p. 630
2 : Traité sur le Feu Cosmique, p. 242
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