Se limiter ? Ah, mais quelle idée est-ce là !!! Bien au contraire, ne devons-nous pas viser à exprimer tout notre potentiel, toutes nos qualités, au lieu de nous limiter !
Certes, nous sommes âme, qualités fondamentales, et c’est justement pour cela que nous avons choisi de nous limiter en nous incarnant dans des formes sombres, denses, handicapantes, incapables dans l’immédiat d’exprimer les qualités d’âme que nous sommes. C’est là un immense sacrifice, un don, que nous avons accepté en tant qu’âme parce que nous savons que ce n’est qu’ainsi, en nous incarnant, en vivant dans ces formes denses, que nous arriverons à éclairer leur substance, en la rendant toujours plus subtile et transparente pour exprimer les énergies de l’Âme Une. Ceci jusqu’à ce que ces formes que sont nos corps – physique, émotionnel et mental concret – rayonnent pleinement, après que la transmutation et la transformation aient rendu possible la transfiguration de la personnalité entière… Ceci tant aux niveaux individuels qu’à ceux des groupes dont nous faisons partie, des nations, de l’humanité et de la planète entière.
Se limiter, cela est le Plan évolutif. Cela induit des frottements, bien des conflits intérieurs et extérieurs, et ainsi nous apprenons par expérimentation à affiner cette substance, à réajuster nos pensées, paroles, actions, à nous harmoniser avec l’ensemble... Quelle grande leçon d’acceptation par compréhension du Plan global divin, quand nous réalisons que l’endroit où nous sommes n’est pas celui dont nous devons nous échapper, mais celui dans lequel nous devons effectuer notre travail d’illumination ! Et si notre cadre de travail, nos collègues, notre milieu familial, nos moyens matériels, nous semblent étouffants, étroits et peu adaptés à l’expression de notre conscience, demandons-nous simplement : ai-je fait là le travail d’illumination que je devais faire ? Ai-je appris là et ai-je donné à tout mon entourage tout ce que je pouvais lui donner ? Si tel est le cas, alors rien ni personne ne pourra nous retenir dans le cadre devenu trop étroit où nous avons fait grandir la conscience en nous limitant dans la forme. Car la poussée de la vie fait toujours sortir des limitations quand le travail de conscience est accompli. Mais seulement quand il est accompli jusqu’au bout.
Un exemple de ce processus est celui de la naissance : la mère nourrit l’enfant, enfermé dans l’utérus qui le protège d’un milieu bien plus vaste qu’il ne pourrait pas encore supporter, s’il sortait avant d’être viable. Il sait qu’il doit se limiter et grandir dans la matrice fermée par le col utérin, nourri par le cordon ombilical. Mais quand le terme est venu, le travail créateur accompli, le chemin s’ouvre, l’enfant nait, cette limite-là disparait. De même au début de notre évolution, notre âme incarnée est enfermée dans une forme trop dense pour laisser rayonner la lumière flamboyante de la Conscience de l’Être, mais est nourrie par le fil de Vie et le fil de Conscience, qui lui permettront le temps venu, pas à pas, étape par étape, de créer dans la substance dense le chemin du retour vers la lumière, le pont arc-en-ciel, l’antahkarana.
Alors à quoi devons-nous naitre aujourd’hui ?
La libération passe toujours par l’acceptation temporaire de la limitation, pour pouvoir faire grandir la conscience à travers la matière. C’est acceptant par Amour de nous limiter temporairement dans l’Espace et le Temps, que nous trouvons le chemin de la Lumière, de l’Amour et de la Vie infinis, qui demeurent au-delà des évènements du Temps...
Pensée de Sagesse :
Jusqu’à ce que la divinité ait été exprimée dans notre maison, et au milieu de ceux qui nous connaissent intimement et sont nos amis familiers, on ne peut attendre d’elle qu’elle s’exprime ailleurs. Nous devons vivre comme le fit le fils de Dieu, dans le cadre – inintéressant, gris et parfois sordide – où la destinée nous a placés ; rien d’autre n’est possible tant qu’on en est à ce stade. La place où nous sommes est l’endroit où commence notre voyage, non l’endroit dont nous devons nous évader. Si nous ne pouvons réussir, en tant que disciples, là où nous sommes, et à l’endroit où nous nous trouvons, aucune autre chance ne nous sera offerte jusqu’à ce que nous y soyons parvenus. C’est en ceci que réside notre épreuve, et le champ d’action de notre service.
(Alice Bailey, De Bethléem au Calvaire, p.63)
Comentários