Accepter l’expérience vécue, particulièrement quand elle est désagréable ou douloureuse, ce n’est pas s’y résigner passivement, ou s’y soumettre. Etymologiquement, accepter (du latin accipere) implique l’idée d’accueil, et oriente vers l’action. Bourgognon (2019, Ne laissez pas votre vie se terminer avant même de l’avoir commencée) indique que l’acceptation n’est ni la résignation, ni l’approbation ; accepter, c’est « faire avec ce qui ne peut être évité ou changé ».
Il est impossible de tout contrôler. Accepter, c’est reconnaitre la réalité, les faits tels qu’ils se présentent, accepter que la réalité soit ce qu’elle est (et non comme nous voudrions qu’elle soit) et agir pour modifier ce qui peut l’être. Accueillir une réalité qui s’impose à nous, ne pas nous abîmer dans une lutte inutile, nous donne la possibilité de choisir notre réponse au lieu de subir une situation. Embrasser l’inévitable et continuer d’avancer, en définitive, c’est cela refuser d’abdiquer (Bourgognon, 2019).
Métaphore sur l’acceptation positive : Emporté par le courant (Bourgognon, 2019, p.74)
Imaginez-vous en vacances à la plage. Après avoir passé un moment allongé sur le sable, vous décidé d’aller vous baigner. Vous nagez tranquillement lorsque tout à coup, un fort courant vous entraîne au large. Que faire ?
Le premier réflexe est de lutter. Mais si vous nagez de toutes vos forces à contre-courant pour rejoindre le rivage, vous allez simplement vous épuiser à faire du surplace et vous risquez de vous noyer.
Une deuxième attitude consisterait à vous dire que vous ne pouvez pas rejoindre votre plage, il ne sert à rien de se battre. Vous baissez les bras et vous vous laissez emporter passivement au large où vous risquez également de couler. Il s’agit là d’une posture de résignation.
Une troisième option existe – la seule pertinente pour ne pas sombrer – celle de l’acceptation active. Dans cette situation, accepter consisterait à faire corps avec le courant et à orienter votre énergie de façon à courber votre trajectoire. Vous pourrez ainsi arriver quelque part sur la côte – pas là où vous vouliez au départ mais au moins quelque part.
Peut-être parviendrez-vous à rejoindre votre plage initiale dans un deuxième temps. Peut-être pourrez-vous-même faire quelque chose de bien de ce qui vous est arrivé… Ou pas.
Mais sans tous les cas, au moment où le courant vous emporte, il n’y a pas de stratégie plus habile que l’acceptation.
Pensées de sagesse : « Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse d’en connaitre la différence ». (Reinhold Niebuhr, Prière de la sérénité)
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