Justice – Qu’est-ce qui est juste ?
- Christine Chataigné
- 7 oct. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 19 heures
Nous voulons tous être traités de façon juste, et au-delà, beaucoup d’entre nous voudraient que règne plus de justice dans le monde. Quand nous avons l’impression que ce n’est pas le cas, cela peut susciter du mécontentement, de la colère, voire de la révolte et de l’agressivité. Mais qu’est-ce qui est juste ? Avons-nous tous la même vision de la justice ?
En effet, des multitudes de facteurs peuvent influencer les perceptions de ce que chacun de nous considère comme juste, tels : notre éducation, notre âge biologique et notre âge d’éveil de conscience, notre culture, notre milieu familial, amical, professionnel, notre pays de naissance, nos études, nos relations, notre vision et nos points de vue sur le monde avec les idées et idéologies que nous soutenons, et bien sûr toutes nos caractéristiques de personnalité et notre qualité d’âme… Alors comment est-il possible de créer de justes relations entre tous les êtres sur cette Terre si nous ne réussissons pas à nous accorder sur la reconnaissance de ce qui est juste ?
L’Institution Justice dans une nation constitue un domaine majeur, mis en œuvre par des magistrats, chargés de juger si une personne a respecté, ou pas, telle ou telle loi, et qui la sanctionnent s’ils estiment que la personne mise en accusation n’a pas respecté telle loi. La sanction va alors dépendre à la fois de l’évaluation de la gravité du crime ou délit, tenant compte de l’existence, ou pas, de circonstances atténuantes, mais aussi de l’habilité de l’avocat à défendre son client, de la fiabilité des témoignages reçus lors du procès, des préjugés et stéréotypes des membres du jury, des points de vue et vision du monde de chacun, plus ou moins favorables ou défavorables à l’accusé, et qui sont plus ou moins sensibles à la situation vécue par la victime, ainsi que des pressions éventuelles de l’environnement politique et social…
Mais ces lois sont-elles toutes justes, dans toutes leurs déclinaisons possibles (réunies dans le Code civil en France), écrites et validées pour application par les législateurs politiques d’une nation ? Certains pays ont ainsi voté des lois qui ne respectent pas les principes fondamentaux établis dans la Charte des Nations-Unies, telle l’égalité des droits entre hommes et femmes… Et ces lois ne tiennent généralement pas compte du contexte incluant tous les facteurs que nous avons précités pouvant influencer les perceptions de justice de chacun, y compris des membres d’un jury…
Alors les principes établis par les Instances internationales que sont les Nations-Unies et leurs agences sont-ils la référence à avoir pour dire ce qui est juste ? Nous nous rapprochons là d’une tentative de poser des Principes fondés sur des Idées fondamentales, qui seront à la base de lois internationales, des décisions votées en Assemblée Générale des Nations-Unies, et par le Conseil de Sécurité. Et c’est là que le bât blesse à nouveau, car les nations membres de ces Instances ne cherchent-elles pas bien souvent à promouvoir leurs intérêts propres avant de s’atteler à la recherche de ce qui est juste pour l’ensemble ? Mais qu’est-ce qui est juste pour l’ensemble ? Nous pouvons tenter ici une ébauche de définition : ce qui est juste pour l’ensemble est ce qui sert au mieux le Bien, le Beau, le Vrai, dans tous ses aspects pour tous les êtres, compte-tenu du contexte dans lequel l’évènement considéré se produit.
Nous le voyons, il y a bien du chemin à faire et une énorme souplesse à avoir, dans le développement d’une vision globale en nous tous. Les principes de justice et les lois qui en découlent ne pourront être soutenus, votés et mis en œuvre par les législateurs politiques et des magistrats et jurys, que si les citoyens soutiennent globalement et cherchent à appliquer dans leurs vies les principes que ces lois sous-tendent. Par exemple, les lois qui accroissent la séparativité n’existent que parce que les citoyens d’une nation soutiennent et manifestent de la séparativité en eux-mêmes. Dans chaque nation, mais aussi en tant qu’humanité, nous avons les dirigeants que nous méritons… Cela nous renvoie à la question fondamentale que nous a posé le Christ (Matthieu, VII.4) quand nous accusons des décideurs politiques ou des magistrats : « comment peux-tu dire à ton frère : " Laisse-moi ôter la paille de ton œil ", lorsqu'il y a une poutre dans ton œil ? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil, et alors tu verras à ôter la paille de l'œil de ton frère ».
Nous voulons la justice envers nous, envers autrui, dans notre nation, dans le monde ? Alors commençons par nous montrer nous-même juste envers tous en toutes circonstances, sur le principe précité : « ce qui est juste pour l’ensemble est ce qui sert au mieux le Bien, le Beau, le Vrai, dans tous ses aspects pour tous, compte-tenu du contexte dans lequel l’évènement considéré se produit ». Nous oublions souvent la deuxième partie de la phrase « compte-tenu du contexte » dans nos jugements de ce qui est juste, ou pas, quand nous voyons la situation du point de vue formel, sans prendre en compte le travail de conscience à l’œuvre dans la situation. Alors élargissons notre vision, élevons notre conscience et notre cœur au-delà des frontières de l’apparence pour inclure l’Ensemble, et nous ouvrirons alors un peu plus la voie à l’expression d’un monde plus juste…
Pensées de Sagesse :
La justice est la liberté en action.
Joseph Joubert
La justice de l'intelligence est la sagesse. Le sage n'est pas celui qui sait beaucoup de choses, mais celui qui voit leur juste mesure.
Platon
La justice est l'amour guidé par la lumière.
Sully Prudhomme
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